La découverte des restes de 215 enfants enterrés sur le terrain d’un ancien pensionnat autochtone à Kamloops en Colombie-Britannique confirme les témoignages et les expériences vécues des survivants de ce pensionnat. Les découvertes troublantes et horribles qui y ont été faites ne devraient surprendre aucun Yukonnais ou Canadien, puisque des découvertes semblables ont déjà été signalées dans d’autres pensionnats au Canada. La Commission de vérité et réconciliation du Canada estime qu’au moins 4 100 enfants sont décédés dans les pensionnats.
Le sujet des appels à l’action 71 à 76 de la Commission de vérité et réconciliation est « Enfants disparus et renseignements sur l’inhumation ». L’appel à l’action 75 demande au gouvernement fédéral de « collaborer avec les gouvernements provinciaux et territoriaux de même qu’avec les administrations municipales, l’Église, les communautés autochtones, les anciens élèves des pensionnats et les propriétaires fonciers actuels pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies et des procédures qui permettront de repérer, de documenter, d’entretenir, de commémorer et de protéger les cimetières des pensionnats ou d’autres sites où des enfants qui fréquentaient ces pensionnats ont été inhumés. Le tout doit englober la tenue de cérémonies et d’événements commémoratifs appropriés pour honorer la mémoire des enfants décédés. »
Le lundi 31 mai, un cortège solennel a défilé, tambour battant, de la cathédrale Sacré-Cœur au Centre culturel des Kwanlin Dün. Des membres de la Commission des droits de la personne du Yukon ont rejoint le cercle, à l’appel des tambours, alors que des centaines de paires de chaussures étaient placées près d’un feu sacré et que des dirigeants des Premières nations du Yukon exprimaient leur chagrin, leurs inquiétudes et leurs appels à l’action collective. Le feu sacré a brûlé pendant quatre jours et quatre nuits.
« La Commission se joint à tous ceux qui pleurent les enfants qui ont souffert et sont morts dans des pensionnats autochtones mis en place par le gouvernement et gérés par des religieux ici au Yukon et ailleurs au Canada. Nous sommes honorés d’avoir participé à ce rassemblement. Les droits de la personne visent à garantir que chaque personne puisse vivre libre et égale en dignité. Nous devons faire face à la vérité afin de garantir qu’aucun enfant, autant ceux d’hier, d’aujourd’hui que des générations futures, ne soit laissé pour compte. » – Karen Moir et Michael Dougherty, membres de la Commission des droits de la personne du Yukon
La Commission exhorte le gouvernement du Canada et les églises concernées à mettre pleinement en œuvre les 94 appels à l’action et d’accorder une attention immédiate aux appels à l’action 71 à 76.
La ligne d’écoute de l’Indian Residential School Survivors Society est accessible en tout temps au 1-866-925-4419.